La pelade
- rymberkhli
- 18 août 2015
- 4 min de lecture
Synonymes
• Pelade en petite plaques, pelade ophiasique, ophiasis de celce, pelade décalvante totale, pelade totale, alopecia totalis, pelade universelle, alopecia universalis, alopécie en aire, porrigo decalvans.
• Alopecia areata (ang), ophiasis.
Qu’est-ce la pelade ?
La pelade est une maladie inflammatoire chronique qui touche les follicules pileux, elle entraîne une perte des cheveux et/ou des poils le plus souvent réversible. La pelade évolue par poussées qui peuvent se répéter au cours de la vie. La pelade est une affection dont l’origine est inconnue mais probablement en rapport avec une anomalie de l’immunité à prédisposition familiale.
La pelade se manifeste en général par une ou plusieurs plaques bien limitées où il ne reste plus de cheveux ou de poils. Les plaques de pelade sont de taille variable, essentiellement localisées sur le cuir chevelu. Néanmoins, les plaques peladiques peuvent survenir au niveau de la barbe, des sourcils, des cils ou d’autres les zones pileuses du corps. Les plaques de pelade s’étendent vers la périphérie et peuvent se réunir pour former de grandes zones alopéciques. La pelade n’est pas une alopécie cicatricielle, c’est à dire que la racine des cheveux affectés n’est pas définitivement détruite.
Au niveau des plaques de pelade, la peau est lisse, blanche et lâche, les orifices des cheveux sont parfois dilatés. Quand la pelade est évolutive, les cheveux se détachent facilement en bordure des plaques si l’on tire un peu dessus. L’examen très attentif du cuir chevelu permet de visualiser des cheveux courts dont l’extrémité est renflée (cheveux en point d’exclamation ou cheveux peladiques), on voit aussi parfois des points noirs au niveau des orifices pilaires (cheveux cadavérisés).
La plaque de pelade guérit souvent toute seule, après quelques mois d’évolution même sans aucun traitement, mais les récidives sont fréquentes. Trois variétés sont particulières : les pelades décalvantes, ophiasiques et universelles. L’atteinte des ongles réalise la pelade unguéale. Les pelades en petites plaques d’extension modérées bénéficient souvent de rémissions prolongées, huit patients sur dix n’ont plus de lésions dix huit ans après leur première poussée. Le pronostic de la pelade est d’autant plus sérieux que celle-ci débute à un jeune âge ou par une forme étendue.
De nombreuses thérapeutiques permettent une repousse des cheveux parfois durable, même au cours de pelades sévères. Ces traitements ne sont cependant pas encore en mesure d’assurer une guérison définitive.
Une meilleure compréhension de l’affection, un échange avec d’autres patients au travers de forum et groupes de discussions ainsi qu’un soutien psychologique sont des éléments indispensables pour aider les patients à mieux vivre avec cette affection bénigne mais difficile a accepter.
Qu’est-ce qui provoque la pelade ?
Les facteurs exacts à l’origine de la pelade sont inconnus. On considère que la pelade est une
affection auto-immune
(l’organisme considère ses propres cellules comme étrangères et les éliminent) qui touche avec prédilection des sujets génétiquement prédisposés. Il existe des observations isolées de chute de cheveux après des épisodes de stress sévère mais les études les plus récentes ne mettent pas en évidence de facteur psychologique à l’origine de la pelade ou du déclenchement des poussées, la pelade n’est donc pas une maladie d’origine « nerveuse ».
Quels sont les sujets à risque de pelade ?
La pelade est une affection qui touche les hommes, les femmes et les enfants. En France, on estime que 60 à 120 000 personnes sont touchées par la pelade en 2007 (incidence de 0,1 à 0,2%). La pelade totale touche environ un patient sur dix soit 6650 patients (prévalence de 10,5/100 000-source orphanet). Le risque de développer une pelade au cours de toute la vie est de 1,7%. Il existe cependant une prédisposition familiale, les membres de la famille d’un sujet touché sont victimes de pelade une fois sur trois.
Quels sont les symptômes de la pelade ?
La pelade débute brutalement à n’importe quel âge mais plus souvent chez les enfants ou les adultes j
eunes, elle évolue par épisodes qui peuvent se répéter au cours de la vie. La pelade se traduit par une chute de cheveux et/ou une dépilation des poils corporels.
La pelade en petite plaque est la forme la plus fréquente, elle se traduit par une ou plusieurs plaques dépourvues de cheveux. Les plaques de pelade ont une taille et une forme variable, elles peuvent confluer entre elles. La pelade diffuse est rare, elles se traduit par une chute de cheveux abondante qui touche l’ensemble du cuir chevelu. La pelade totale (pelade décalvante totale) entraîne une alopécie complète. La pelade universelle comporte une pelade décalvante totale et une dépilation de l’ensemble des poils corporels. La pelade ophiasique touche la lisière du cuir chevelu, elle est associée à un pronostic plus sévère. Une atteinte des cils, des sourcils ou des ongles peut être isolé mais accompagne plus fréquemment des pelades sévères. L’atteinte des ongles se traduit par des dépressions ponctuées, des ongles rugueux et friables (comme passés au papier de verre) qui comportent parfois des taches blanches ou peuvent être décollés. Le blanchiment soudain de l’ensemble de la chevelure est une forme plus rare de la pelade, elle serait liée a une atteinte plus spécifique des cheveux pigmentés, son existence est discutée par certains.
La pelade est parfois associé à d’autres maladies auto immunes (29% des patients) comme la thyroïdite auto-immune (4,7%) ou le vitiligo (2,1%) mais aussi l’atopie et plus rarement le psoriasis.
La gravité de la pelade est évaluée en fonction de la surface capillaire atteinte mais aussi en fonction de l’altération de la qualité de la vie dont elle est responsable. La pelade est provoque d’une altération importante de la qualité de la vie et entraîne des répercussions sociales notables chez les patients qui en sont les victimes. On observe souvent un grand désarroi un mal être, une baisse de vitalité, une anxiété et une susceptibilité à la dépression.
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